Maroc, Taroudannt : le jardin de la paix

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    Lors d'un récent séjour au Maroc une opportunité nous a permis de découvrir, à Taroudannt ,   surnommée « la petite Marrakech »,  en plein cœur de la médina, le long d'une rue passante et pleine de vie un lieu un peu hors du temps. Un grand mur de terre crue et au dessus d'un petit portail blanc,  on peut lire ces deux mots : Eglise catholique.

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    Quand vous poussez la porte, le père Marc Helfer, d'origine alsacienne, curé de Taroudannt  vous accueille  dans un lieu assez inattendu, un espace de verdure et de calme : le presbytère de Taroudannt.

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    Témoin de la présence française au Maroc ce lieu fut occupé en 1929 par un médecin français, le docteur de Chatignière qui créa le premier hôpital de la ville embryon de l’hôpital actuel.
En 1959 , l’église catholique  possédant des terrains  jouxtant ce lieu en devint, grâce à un échange au profit d'un orphelinat, propriétaire.

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    Un  havre de paix de plus de 9000 m2, clos de murs avec une petite chapelle que fréquentait couramment Jacques Chirac lors de ses séjours dans la ville, quelques logements dont le presbytère composent cet ensemble. C'est un lieu assez magique peu connu, un ilot de verdure au centre de la ville.  Lorsque Marc est arrivé en 2019, le jardin avait besoin d''une serieuse remise en état,   un très gros élagage a été fait avec l'aide de la municipalité de Taroudannt à l'époque.
    Pendant 28 ans un jardinier « Brahin» s'est occupé avec soins de cet espace, devenant gardien des lieux avec son épouse, au moment du décès du dernier curé. Aujourd'hui c'est un autre jardinier qui a pris la relève...

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    Ce n'est pas exactement ce que l'on appelle un jardin de curé, mais on y retrouve cette belle ordonnance avec une touche de poésie et de désordre calculé qui enchante le visiteur et l'invite à la méditation.
    Le jardin se divise en deux parties :
    Près de la chapelle un petit patio, havre de fraîcheur, (les rayons du soleil n'atteignent jamais directement  cet espace) avec orangers et palmiers où quelques tortues se promènent.

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    A l'entrée du grand jardin quelques palmiers, des bougainvillées exubérantes , deux immenses euphorbes ainsi qu'un énorme caoutchouc plus que centenaire vous accueillent.
La silhouette élégante des jacarandas vous apporte une ombre bienfaisante dans cette région où la chaleur  est souvent pesante (de plus en plus depuis quelques années ) sans oublier cette  touche bleutée qu'apportent leur floraison.

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    Ensuite vos pas vous guident dans de longues allées droites qui se coupent entre elles. il y a  des bougainvillées taillés en arbustes, ce qui est plutôt rare, une petite palmeraie, des espèces regroupées entre elles agaves et aloès . Comme dans tous les jardins marocains, beaucoup d'arbres fruitiers : orangers bien sûr mais aussi pamplemoussiers, citronniers, grenadiers...  

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    Un carré de cactées a été crée tout près de l'espace où les deux ânes « Mimolette et Kilim » vivent une retraite paisible après des années de bons et loyaux services. Un petit bassin avec sa fontaine offre un coin détente, de place en place des sculptures et des musiciens en terre cuite rapportés de Rabat apportent une note originale au lieu. Photo12Photo13 1Photo14 1
    Malgré le soin apporté le jardin a besoin d'un entretien constant, il va falloir restaurer les seguias (canaux d'irrigation) car le système goutte à goutte installé précédemment s'avère insuffisant refaire les allées, renforcer des murets, faire de nouvelles plantations etc...

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    Marc organise une fois par mois des « déjeuners au jardin » qui réunissent une vingtaine de personnes de passage ou résidant à Taroudannt . Le bénéfice de ces repas sert a financer une partie de l'entretien du jardin mais c'est loin d'être suffisant d'où l'idée pour Marc d'un nouveau projet :
    Le projet : Le jardin de la paix
    Lors d'un de ces repas Marc nous a présenté ce projet :
« Le premier objectif est d'ouvrir ce jardin au public, afin que les Roudanis puissent profiter du lieu, de nommer toutes les plantes présentes et faire reconnaître ce jardin comme patrimoine marocain.
Ensuite ce lieu se doit d'être multiconfessionnel (chrétien, juif, musulman) d'où l'idée concrète d'y faire apposer une douzaine de stèles avec des citations des trois religions qui pourraient donner à penser au visiteur de passage.

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Dans un troisième temps l'idée de faire de ce jardin un lieu d’accueil en résidence de jeunes artistes marocains (écrivains, peintres, sculpteurs, musiciens, photographes etc) et qu'ils puissent y présenter leur travail et leurs créations
Enfin nous pensons dédier un espace du jardin pour la création d'un lieu de 30 à 50 places pour accueillir des spectacles musicaux, de poésie et de lecture et envisageons la creation d'un salon de thé... »

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    Gageons que ce beau projet aboutisse et que vive encore très longtemps ce bel espace. Quoiqu’il en soit si vos pas vous guident vers cette ville du sud Marocain alanguie au pied du versant sud du Haut-Atlas,, n'hésitez pas à demander « la Canissa » (chapelle en marocain) , sonnez à la porte et s'il est là, Marc n'hésitera pas a vous ouvrir...
Leon Faligot

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Date de dernière mise à jour : 28/11/2022